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Cinquante nuances de gris

Quand j’ai commencé à dessiner Maryse, je ne me suis pas méfié. J’ai pris ma boîte de marqueur préférés (des Faber-Castells tout ce qu’il y a de plus honnêtes). J’ai observé la photo qui me servait de modèle. Autour du visage, il y avait des zones assez indéfinies. En particulier, en bas, toute une série de grandes taches grises.

Parfait, j’ai un marqueur gris, ça va dépoter. J’ai commencé à appliquer mes gris-gris…


Quelques gris-gris faits directement avec le marqueur gris.
Quelques gris-gris faits directement avec le marqueur gris.

Et puis j’ai réalisé : au centre bas de l’image, c’est un gris verdâtre; à droite un gris légèrement bleuâtre… et à gauche presque orangeâtre! Bref qu’il y a sans doute beaucoup plus que cinquante nuances de gris dans la vie et que je devais oublier tout de suite mon marqueur gris monocorde si je voulais traduire toutes ces voix différentes du gris.

Alors comment faire? Je trouve facilement sur le net toutes les descriptions des palettes de couleurs et là, surprise! Le gris est partout! Je m’explique: regardez cette image prise sur une palette de couleurs dans PowerPoint:

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Les zones du rouge, du jaune, du vert, du bleu, du violet sont assez bien définies: dans une définition RVB (rouge, vert, bleu) de la couleur, pour avoir toutes les nuances de vert je mets principalement du vert et ensuite le saupoudrage de bleu ou de rouge fait osciller le vert entre le turquoise et l’orangé. Pareil pour les couleurs rouges ou bleues. Mais si on regarde en bas de ce spectre, une grande zone grise apparaît: les chemins du gris sont multiples! Autrement dit, pour avoir du gris il faut mettre en quantité à peu près semblables du rouge, du vert et du bleu (un tiers d’une saturation complète)... mais toute la difficulté est dans l’à peu près!

Pour un gris légèrement verdâtre le RVB est 25-35-23 mais pour un gris plutôt rougeâtre (donc très éloigné du premier) il faut mettre un 35-23-28, tandis qu’un gris bleuâtre est à 25-35-35: ce sont des chiffres très proches et donc très compliqués à traduire en quantité de couleur qu’on apporte à un dessin.

Bref, j’ai découvert les douleurs et les joies du travail des couleurs!

Et j’admire d’autant plus nos maîtres peintres à l’huile ou aquarellistes : ils manipulent en experts des pigments pour trouver un ton précis sur la palette… avant de la lancer sur la toile ou le papier.

Mais moi, ma palette, c’est directement le papier! Je dois donc lancer à tâtons une première série de rouge, puis de verts, puis de bleus… suivant la tonalité acquise j’augmente certaines de trois couleurs…

Zone grise (assez foncée) obtenue exclusivement avec du rouge, du vert et du bleu.
Zone grise (assez foncée) obtenue exclusivement avec du rouge, du vert et du bleu.


C’est fascinant. C’est excessivement lent. Vous jugerez sur le résultat final - avant 2037 j’espère!

 
 
 

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