Moi c’est Ney : je suis un look, des tatouages, un acteur majeur des réseaux sociaux (un instagrammeur sur cinq me suit sur Insta), de juteux contrats publicitaires et accessoirement je suis l’idole du peuple brésilien.
Après un tir qui caresse l’extérieur de la lucarne parisienne, je provoque le penalty du 3ème but : Meunier, en tombant, plonge de la tête dans mes mollets brésiliens. L’arbitre siffle par instinct… Et puis il désigne le point de pénalty. Pour la forme, je suis resté allongé pour donner plus de poids à la décision arbitrale. Je suis régulièrement brocardé, jusque dans une publicité, pour ma tendance affirmée à la simulation, en particulier lorsque je suis dans la surface de réparation. Disons que j’aime la natation. En me voyant me lever en réprimant mon sourire, on comprend que je suis blessé à vie et que je serai amputé des deux jambes. Juste après le but, c’est un miracle, j’ai retrouvé l’usage de mes jambes et je saute comme un cabri.
Minute 87 : Mes coéquipiers du Barça semblent s’évanouir. Il n’y en a qu’un qui semble vouloir réécrire tout seul la fin du film : c’est moi. On peut lourdement critiquer mes frasques sexuelles, ma foi de chrétien évangélique ou mes cachets de fils de pub, il n’empêche que, ce soir, je suis le seul homme qui se dresse contre la fatalité. On me voit partout, je tire, je provoque des fautes, je fais les corners, il y a cinq Neymars sur le terrain. C’est moi qui vais tirer un coup-franc pour une faute qu’on a commise sur moi… Je m’élance pour tirer le pénalty, je danse à mi-chemin mes petits piétinements qui énervent les gardiens et place un contre-pied imparable dans les filets parisiens. J’enlève littéralement la toile d’araignée de la lucarne !
Regardez-moi qui court reporter le ballon au centre. Avec de grands mouvements de bras, je soulève la foule, provoque les cris, rameute tout le stade. Tout mon stade. Je suis tout seul depuis quelques minutes sur ce terrain.
Je ne sais pas encore que je serai le héros qui va tirer l’ultime coup franc, d’abord repoussé par la muraille parisienne, dribbler Rabiot et adresser un petit lob mou, une feuille morte qui doit tomber juste derrière les lignes parisiennes. Suarez ne sera pas là, Messi sera trop loin, Piqué sera trop court. L’espace d’un instant les blancs parisiens souffleront et croiront à la délivrance…
Je ne sais pas non plus que dans moins de 6 mois je porterai le maillot du PSG.
Neymar da Silva Santos Junior
Original : Encres sur papier
Format A4: 21 x 29,7 cm
Reproductions : Tirage d'art sur papier Hahnemühle 310g/m² William Turner 100% coton en série limitée à 30 exemplaires
Format A4 : 21 x 29,7 cm
Oeuvre datée, inventoriée et signée de l'artiste.
Accompagnée d'un Certificat d'authenticité.
Emballée par nos soins dans un carton protecteur haute densité.
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